Publié dans Economie

Loi de Finances 2025 - Augmentation de la masse salariale des fonctionnaires

Publié le vendredi, 15 novembre 2024

Le projet de loi de Finances 2025, dévoilé hier, a soulevé de nombreuses interrogations sur la gestion des finances publiques à Madagascar. Alors que le texte était attendu depuis plusieurs semaines pour permettre un débat plus transparent, son apparition tardive a laissé peu de temps pour une analyse approfondie. Une des mesures phares concerne la reprise des recrutements directs dans la fonction publique, une décision qui entraîne une augmentation significative de la masse salariale, dans un contexte économique déjà tendu. 

En effet, la nouvelle loi prévoit le recrutement de 6 650 agents de l’Etat, dont 4 500 par voie directe et 2 150 via des concours administratifs. Cette initiative, visant à renforcer les effectifs des institutions et ministères, répond à la nécessité de compenser les départs à la retraite et de maintenir la continuité des services publics dans des secteurs jugés prioritaires. Cependant, elle s’accompagne d’une hausse inévitable de la masse salariale de l’Etat, un point qui fait grincer des dents certains observateurs économiques. Le crédit alloué à la masse salariale pour 2025 est fixé à 3 846,40 milliards d’ariary, soit une augmentation de 31,86 milliards d’ariary (+0,84 %) par rapport à l’année précédente.

Coût de la vie

Si cette hausse peut sembler modérée en pourcentage, elle survient dans un contexte de fragilité économique marqué par une inflation galopante, une monnaie affaiblie et une augmentation continue du coût de la vie. Les partisans de cette mesure la justifient par des « facteurs structurels » tels que les indemnités de retraite, les avancements de carrière et les cotisations sociales, mais ces justifications peinent à convaincre dans un climat où la gestion des finances publiques manque de transparence. Pour de nombreux économistes, cette augmentation de la masse salariale soulève une question cruciale : à quel prix l'Etat peut-il se permettre d'alourdir ses dépenses salariales sans compromettre d’autres secteurs vitaux, notamment les investissements dans les infrastructures et le développement social ? Certains craignent que ces recrutements massifs, bien que nécessaires pour maintenir des services publics fonctionnels, n’aggravent encore le déficit budgétaire déjà préoccupant du pays. En parallèle, le Gouvernement semble miser sur une politique de recrutement pour soutenir la croissance économique. Toutefois, ce pari est risqué dans un pays où la croissance reste faible et les recettes fiscales limitées. 

 

Hary Rakoto

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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